jeudi 17 décembre 2015

TDM 01 Inde - Jodhpur, la ville bleue comme une orange (4/6)

 

Deuxième plus grande ville du Rajasthan, Jodhpur faisait partie de notre pèlerinage en Inde pour plusieurs raisons. Pour le fort Mehrangarh surplombant la ville, mais aussi pour le Big Ben Indien, et surtout pour toutes ces maisons bleues, adossées à la colline. On y vient à pied, en prenant le chemin du fort sur les hauteurs de la ville. Préparez-vous à une visite guidée de Jodhpur, la ville bleue... comme une orange ! 

 

Vous l'aurez compris, Jodhpur n’échappe pas à la tradition des villes indiennes que nous avons visitées, et possède un fort beau fort, le fort Mehrangarh. Vous pouvez vous rendre compte de la splendeur de ce fort en contemplant aux pieds des murailles, la hauteur de l’édifice. 


Si le fort s'est avéré imprenable pendant des siècles, il le devait notamment à ses lourdes portes blindées qui protégeaient son entrée. Sur la photo du milieu, vous devinez des pics en métal qui ressortent de la porte. Ces deniers n’étaient pas posés là par hasard, pour poster de petites annonces ou quoi que ce soit, mais bien pour ralentir l'éventuelle progression de l'envahisseur et de ses éléphants-béliers. La PETA (SPA américaine) n'existait pas à l’époque, vous vous en doutez bien. 


L’intérêt de ce fort redisait non seulement dans la visite des lieux, chargés d'histoire, mais aussi dans la multitude de galeries remplies d'objets d’époque, et pour une fois plutôt bien présentés. Sur cette photographie, vous pouvez admirer un ravissant howdah, une nacelle royale qui était montée sur le dos des éléphants ou des chameaux pour transporter les têtes enturbanées. Celui-ci était fait de bois, revêtu d'une fine couche d'argent, et arborait fièrement un lion sur sa portière. C'est celui que j'ai préféré par rapport au design d'autres ressemblant tantôt à des boites à savon, tantôt à des boites de sardines. Le petit nom que je lui ai donné : le " Howdah L'bine ". Les intéressées comprendront ;-)


Pour transporter rois et reines, princes et princesses, maharadjos et maharadjas, il existe un autre moyen plus terre à terre que le howdah si vous n'avez pas d’éléphant à portée de main, j'ai nommé le palanquin. Une sorte de carrosse sans roues, avançant uniquement à la force des épaules de vos porteurs (et aux coups de fouets que vous leur promettez s'ils n'avancent pas). Ce palanquin ci avait pour particularité de n'être monté que sur un seul morceau de bois aux deux extrémités, contrairement aux modèles plus classiques utilisés en Europe. Il fallait que les morceaux de bois soient bien fixés au palanquin, sans quoi il se transformait en toupie géante.

 

Dans une autre salle, se trouvait ce palanquin du XIXème siècle, plus traditionnel, avec les barres en bois permettant aux nombreux porteurs d'utiliser leurs bras et non leurs épaules. Plus il y avait de porteurs, et plus la personne transportée appartenait à un rang social élevé. Ce palanquin était recouvert de fines feuilles d'or et devait peser plusieurs centaines de kilos une fois chargé. 

 

Grand-père à la hooka (cf article ci-infra

 

Une drôle de trouvaille dans les étagères du musée du fort, cette jolie Chuski. S'il n'y avait pas eu les explications en anglais, je n'aurais jamais imaginer que cette danseuse en robe était une petite fiole à vin ou à eau d'opium.

 

Une salle exposait les différentes armes utilisées lors des affrontements au corps à corps. Sabres, épées, piques, mais aussi poignards et autres coutelas redoutables, comme celui de droite qui comportait un petit ressort, actionnant l’écartement des lames une fois le couteau enfoncé dans le bas-ventre de l’ennemi. Il ne fallait pas les taquiner les Indiens !


Un petit peu de splendeur avec les décorations d’intérieur, préservées du passage du temps. Dorures, reliefs, gravures et pierres incrustées, enfin une salle digne d'un grand musée.


Au dernier étage du bâtiment se trouvait une grande pièce avec les tentes utilisées par les chefs de clans lors de leurs déplacements. Ces tentes étaient plantées dans les déserts, au gré de leurs visites. La pièce semblait très moderne et ce blanc immaculé tranchait quelque peu avec le reste du musée que nous venions juste de parcourir. Après un rapide coup d’œil, je me suis aperçu que la structure de la salle elle-même était similaire à la salle précédente qui m'avait fait fort impression. Et puis là, l'illumination. Un petit pan de mur attira mon attention par ses couleurs au milieu de ce blanc chirurgical. Bon sang, mais c'est bien sûr : ils ont repeint la pièce en blanc ! Imaginez des murs vieux de plusieurs siècles, ayant vu défiler des années d'histoire entre quatre d'entre-eux, vulgairement recouverts d'un manteau blanchâtre au gros rouleau de peinture. Fainéantise, manque de moyens, incompétence ? Je ne sais pas ce qui a pu passer par la tête du restaurateur en charge de ces travaux.


Fort heureusement, une bonne partie est restée préservée des coups de pinceaux d'ouvriers indélicats, comme ces murs extérieurs et leur fines sculptures. Le matériau utilisé est une sorte de ciment, si finement travaillé qu'il ressemble à une gravure sur bois.


Une vue canon de la ville bleue depuis le fort


Le temple jaïn Chamunda Mataji, sur les hauteurs du fort Mehrangarh


Instants de vie, photos de rue. Sur la droite, une inscription sur la porte précise que cette guest house a toujours des chambres de libre et qu'il ne faut pas croire les gens qui diraient le contraire.


Tout est échantillonné sous plastique en Inde, la nourriture mais aussi les produits de beauté et d’hygiène. Si c'est un désastre écologique certain, il faut comprendre que les petites portions permettent aux plus modestes de s'acheter du shampoing par exemple, sans pour autant devoir se payer un flacon de 300ml.

Marchand de fruits ambulant (le marchand, pas les fruits)


Parfois, les deux roues que l'on trouve sur les trottoirs auraient leur place dans un musée. Et pourtant, ils roulent encore. On peut voir pas mal de Vespa et autres vieilles bécanes d'un autre temps.


Le Big Ben Indien, le Ghanta Ghar ou littéralement la tour de l'horloge. On retrouve plusieurs tours du même nom dans cette région du monde, une au Népal et trois autres au Pakistan.


Ruelles de Jodhpur


Pas le temps de nous enraciner, après deux jours passés à Jodhpur, nous nous sommes remis sur les rails et nous avons filé à l'indienne sur Jaisalmer, notre dernière étape. Nous empruntions des trains seconde classe, avec climatisation, sur les standards de la SNCF des années 60. En attendant de découvrir la ville du désert, écoutons ce bon Maxime qui nous parle de sa maison bleue, chanson de circonstance. Suite au prochain épisode : TDM #01 Le ciel, le soleil et Jaisalmer


Déjà paru sur l'Inde : TDM #01 Welcome to India! 

1 commentaire:

  1. Quelle splendeur, c 'est tellement diversifié.... Superbe!!!

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